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華輿訊 據歐時大參報導
編者按:2020年臺灣地區領導人選舉投票於當地時間11日下午4時結束。當晚出爐的計票結果顯示,民進黨候選人蔡英文、賴清德當選臺灣地區正、副領導人,得票817萬餘張,得票率為57.1%。
另兩組候選人中,中國國民黨候選人韓國瑜、張善政得票552萬餘張,得票率為38.6%;親民黨候選人宋楚瑜、餘湘得票60萬餘張,得票率為4.3%。
虛假信息的幕後黑手是誰
剛結束的臺灣選舉強有力地展示了網際網路、社交網絡對全球各地政治體系所強加的失控局面和挑戰。幹擾、操縱手段的規模越來越龐雜,以至於如今沒人再能清楚確認,究竟操縱虛假信息的幕後黑手是誰。
民進黨國際事務部的一名官員最近認為,他所搜集的假新聞資料可能來自中國大陸,因為……這些材料是用中文撰寫的。就證據而言,應該準備得更有力一些才是。另一方面,國民黨則認為其候選人韓國瑜是虛假消息傳播活動的主要受害者。無論對哪國、哪個政黨來說,客觀地找出假新聞傳播操縱者的難度都極高,正如俄羅斯2016年幹預美國大選案,即便過去將近四年,調查仍未落幕。
臺灣歷次選舉結果的影響
不過實際上,臺灣歷次選舉結果對北京和許多國家關係的影響,要比許多媒體所暗示的小得多。在2018年地方選舉中,國民黨獲得了對民進黨的壓倒性勝利,然而前者在兩年前的議會選舉中卻失去了多數席位。臺灣人所習慣的這種政治交替正突顯了民眾的猶豫心態:他們既受制於妖魔化中國大陸的恐懼和威脅性言論,但也定期、現實地認識到,民進黨所提倡的臺獨和對抗之路是走不通的。
就像世界各地越來越多的政治領導人一樣,韓國瑜在競選期間表達的一些觀點與某種民粹主義接軌。不過,作為代表協商、經濟現實主義及和平的候選人,雖具有不可否認的優勢,但在複雜形勢下卻沒能勝選。
▲ 韓國瑜
國民黨明確提出的目標是(值得一提的是,在過去五十年中,它一直是中國共產黨的頭號敵人),面向大陸實行務實政策、力求和解,以非常漸進的方式實現最終統一,特別是對近年來非常不景氣的臺灣經濟,發展必不可少的兩岸經貿關係,以及保留臺灣自身政治制度。
馬英九(2008-2016)執政期間在這方面取得了非常顯著的進展,臺北和北京都明確表示願意致力於解決分歧、找到符合實情與中國文化的解決方案。在戰略層面,中國領導人認為未來趨勢有利於在中長期實現和平統一,但仍需要該地區其他外部勢力不要幹預這一對話,尤其是武器交易方面。
▲ 馬英九
意味深長的是,川普甫當選便直接致電蔡英文,向後者保證他的支持,並質疑了「一個中國」原則(他之後又否認了),而1979年1月1日建立了外交互認的中美協定正是建立在該原則之上,1982年8月17日聯合公報刊載的第6條明確指出:「美國政府不尋求奉行長期對臺軍售的政策……並將逐步減少對臺軍售」。協議的最後寫道,華盛頓和臺北之間的關係僅限於文化和商業及「其他非官方交流」。很顯然,這些承諾並沒有被遵守,而這項政策也加劇了兩岸之間的緊張局勢。
▲ 蔡英文
一些人強調了中國主席在2019年的聲明,稱如有必要,中國會採取軍事行動以防止該島的獨立。這些話頻繁地被用來譴責中國威脅、指責中國主席發表了新的挑釁言論。但是,這項聲明並不是新內容:歷屆中國領導人一直將臺獨問題視為引發軍事行動的源頭。對所有分析家來說,顯而易見的是,儘管美國對臺軍售,但臺灣在軍事上是無法抵抗中國人民解放軍的,也罕有美國士兵願為臺灣搏命……在戰略層面,無論歷史主張如何,臺獨對中國都是不可接受的威脅。任何分析都表明,美軍在臺灣或其附屬國(韓日)部署軍事力量的前景,都只能加重中國領土被外國敵對勢力包圍的局面。所有嚴肅、客觀的戰略分析都會得出這一結論。
無論臺灣選舉結果如何,北京和臺北之間都必須恢復交流,因為領導人負有避免損害兩岸人民利益、避免軍事對抗的重大責任。但這將要求獲勝黨,尤其是近幾年未曾展現出足夠現實考慮的民進黨,在不受其「偉大」美國盟友的政治和經濟壓力影響的情況下,下決心恢復對話。任何其他政策都是不負責任的。
作者:魏柳南(Lionel Vairon)簡介
法國漢學家、遠東學博士、政治學碩士。曾任記者、編輯,並曾在柬埔寨、泰國和伊拉克擔任外交官17年,曾任法國國防部中東顧問,長期致力於中國和中東問題的研究。他也曾經在巴黎東方語言文化學院、高等商業學院、國防高級研究院、聖西爾軍校授課,在法國三軍防務學院主持中國研討會。目前擔任盧森堡CEC Consulting諮詢公司總裁,並任北京的察哈爾學會高級研究員。
附法語原文:
《Les élections taiwanaises, un enjeu de plus en plus faible》
La campagne électorale taiwanaise qui vient de s』achever a illustré avec force les dérives et les défis posés désormais aux différents systèmes politiques à travers le monde quant au rle et au poids de l』utilisation d』Internet et des réseaux sociaux. Les interférences et les manipulations sont devenues massives et nul ne peut plus clairement établir aujourd』hui les responsables qui se dissimulent derrière ces opérations de désinformation. Un responsable du département des affaires internationales du parti au pouvoir, le Parti Démocrate Progressiste (PDP), estimait récemment que les preuves de Fake news en sa possession provenait probablement de la Chine continentale car elles étaient rédigées…en chinois. En termes de preuve, il faudrait sans doute chercher mieux. Le Kuomintang (KMT) de son cté a estimé que son candidat, Han Kuo-yu, avait été la principale victime de cette campagne de désinformation. Quel que soit le pays et les partis concernés, il est devenu désormais extrêmement difficile d』identifier avec objectivité les auteurs de ces campagnes comme l』a prouvé le dossier des interférences russes dans les élections américaines de 2016 qui, bientt quatre ans plus tard, n』est toujours pas clos.
Mais en réalité, ces élections taiwanaises pour lesquelles divers sondages donnent l』actuelle dirigeants sortante, Tsai Ing-wen, et son parti victorieux, impactent beaucoup moins les relations avec Beijing que ne veulent le laisser croire de nombreux médias. Lors des élections locales de 2018, le KMT a remporté une écrasante victoire contre le PDP alors qu』il avait deux ans plus tt perdu la majorité aux élections législatives. Cette alternance à laquelle se sont accoutumés les Taiwanais souligne les hésitations d』une population otage des discours utilisant la peur et la menace pour diaboliser la Chine continentale mais qui périodiquement reconnat avec réalisme que la voie de l』indépendance et de la confrontation prnée par le PDP est sans issue. Han Kuo-yu, dont les points de vue exprimés pendant la campagne frisent certes avec une forme de populisme à l』image d』un nombre croissant de responsables politiques de par le monde, présente toutefois l』indéniable avantage d』être le candidat de la négociation, du réalisme économique et par conséquent de la paix. L』objectif clairement affiché du KMT, dont il ne faut pas oublier qu』il fut pendant cinq décennies l』ennemi n°1 du Parti Communiste Chinois, est de mener une politique pragmatique face au continent, cherchant à concilier, dans une approche très progressive de la réunification ultime, le développement des indispensables relations économiques avec l』autre rive du détroit, en particulier pour une économie taiwanaise ayant fortement souffert ces dernières années, et la préservation d』un système politique taiwanais propre. Des progrès très sensibles avaient été réalisés sous la présidence de Ma Ying-jeou (2008-2016) et tant Taipeh que Beijing avaient montré une claire volonté de résoudre les différends et de trouver des solutions adaptées à la situation et à la culture chinoise. Sur le plan stratégique, les dirigeants chinois considèrent que le temps joue en faveur d』une réunification pacifique à moyen ou long termes, mais encore faut-il que les acteurs extérieurs à la région n』interfèrent pas dans ce dialogue avec notamment à l』esprit les marchés d』armement. Il est significatif que dès son élection, le président américain Donald Trump a appelé directement Tsai Ing-wen pour l』assurer de son soutien et remettre en cause – ce qu』il démentira plus tard – le principe d』 une seule Chine sur lequel sont basés l』accord sino-américain du 1er janvier 1979 établissant la reconnaissance diplomatique mutuelle et le communiqué conjoint du 17 aot 1982 dont l』article 6 précisait que le gouvernement des tats-Unis ne cherche pas à mener une politique à long terme de vente d』armes à Taiwan (…) et qu』il prévoit de réduire graduellement ses ventes d』armes à Taiwan . Les relations entre Washington et Taipeh devaient, au terme des accords, se limiter à des échanges culturels et commerciaux et autres échanges non-officiels . A l』évidence, ces engagements n』ont pas été respectés et cette politique a contribué à accentuer les tensions entre les deux rives du détroit.
Certains ont mis en avant la déclaration en 2019 du président Xi Jinping affirmant qu』en cas de nécessité la Chine Populaire pourrait conduire des opérations militaires pour prévenir une indépendance de l』le. Ces propos ont été régulièrement utilisés pour dénoncer la menace chinoise et accuser le président chinois de tenir un discours agressif d』un nouveau type. Pourtant, il n』y avait dans cette déclaration rien de nouveau, les dirigeants chinois successifs ont toujours considéré l』indépendance de Taiwan comme un casus belli qui entranerait une réponse militaire. En dépit des ventes d』armes américaines, il est évident pour tous les analystes que Taiwan ne serait pas militairement en mesure de résister à l』armée populaire de libération et que peu de militaires américains seraient prêts à mourir pour Taiwan… Une indépendance taiwanaise représenterait une menace inacceptable pour la Chine Populaire sur le plan stratégique, indépendamment de la revendication historique. La perspective d』un positionnement de forces américaines sur l』le ou ses dépendances, comme dans le cas de la Corée du Sud ou du Japon, ne pourrait qu』accentuer l』encerclement du territoire chinois par une puissance extérieure clairement hostile, tout analyse stratégique sérieux et objectif ne peut que partager cette perception.
Quel que soit le résultat de ces élections, les échanges devront donc reprendre entre Beijing et Taipeh car les dirigeants ont la responsabilité lourde d』éviter un affrontement militaire qui nuirait aux intérêts des deux populations. Mais il faudra pour cela que le parti vainqueur, et le PDP en particulier qui n』a pas fait preuve de beaucoup de réalisme ces dernières années, prenne la décision de renouer ce dialogue sur des bases sérieuses et indépendamment des pressions politiques et économiques venant de leur grand allié américain. Tout autre politique serait irresponsable.
Lionel Vairon est titulaire d』un doctorat d』études vietnamiennes, diplmé de Chinois et de Sciences politiques ; ancien journaliste (1985-1989), ancien diplomate (1991-2002) en poste successivement au Cambodge, en Thalande et en Iraq, ancien enseignant à l』Institut National des Langues et Civilisations Orientales au Département de Vietnamien et de Hautes tudes internationales et à HEC, conférencier sur la Chine à l』IHEDN et à l'cole de Guerre ; auteur d』articles de plusieurs ouvrages sur la Chine en France, en Chine et aux tats-Unis, et dans des revues spécialisées, en particulier sur la géopolitique de la Chine, les relations internationales, le monde arabo-musulman et les mouvements communistes indochinois. Président de la société CEC Consulting et Senior Researcher de l'Institut Charhar des Relations internationales et de diplomatie publique à Pékin.
(作者:魏柳南;翻譯:靖樹)
編輯:Yue(原標題:法國專家:「臺灣選舉的重要性越來越低」)
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來源:歐時大參